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29/04/2024 - 10:57

L’enseignement supérieur toulousain s’engage pour les femmes et les filles de science

L’enseignement supérieur toulousain s’engage pour les femmes et les filles de science

Les établissements et organismes de recherche de l’Université de Toulouse sont pleinement engagés dans la promotion, la formation et l’accompagnement des femmes dans les carrières scientifiques.

La Journée internationale des femmes et des filles de science, célébrée chaque année le 11 février, a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies afin de promouvoir l’accès et la participation pleine et équitable des femmes et des filles à la science.

Cette journée permet de rappeler que les femmes et les filles jouent un rôle essentiel dans la communauté scientifique et technologique et que leur participation doit être renforcée. La célébration est menée par l’UNESCO et ONU-Femmes, en collaboration avec des institutions et des partenaires de la société civile qui promeuvent l’accès des femmes et des filles à la science ainsi que leur participation à la science.

 

À cette occasion, découvrez 9 femmes de science qui œuvrent pour la science au cœur des projets portés par l'Université de Toulouse.

Elle nous parlent de leur parcours, de leurs choix de carrière et de leur rôle au sein de la communauté scientifique, en répondant à ces 3 questions :

  • Pourquoi avez-vous fait le choix de vous orienter vers la science ? 
  • Que pensez-vous pouvoir apporter demain à la communauté scientifique et à la société ? 
  • Quel conseil donneriez-vous aux jeunes filles (collégiennes, lycéennes) qui souhaitent s'orienter vers des études/un parcours scientifique ? 

 

Clara Baffogne

Étudiante à l'Université Toulouse III - Paul Sabatier - UPSSITECH, Mentorée ANITI (Institut d'intelligence artificielle de Toulouse)

J'ai toujours été intéressée par les mathématiques, résoudre des équations etc… Je me suis d'abord orientée vers une école d'ingénieur en informatique. Puis j'ai pris la décision de changer pour une école d'ingénieur en robotique car il me manquait l'aspect concret et physique dans ma formation. J'ai toujours aimé aider les autres mais le côté relationnel n'était pas mon point fort. Je me suis alors intéressée à la conception de prothèses mécaniques pour les personnes à mobilité réduite par exemple. Ceci pourrait être un bon moyen d'apporter mon aide à ces personnes dans leur quotidien.

J'espère pouvoir apporter mon soutien et concevoir des technologies pouvant aider au mieux les personnes en situation de handicap dans leur quotidien. J'espère pouvoir apporter mon soutien et concevoir des technologies pouvant aider au mieux les personnes en situation de handicap dans leur quotidien.

 Ne pas avoir de peur ou de préjugé ! Dans mon cursus, je n'ai jamais subi de jugement quelle que soit la formation que j'ai pu faire. Les femmes n'ont pas moins de capacités qu'un homme bien au contraire ! Le monde scientifique a besoin de femmes, donc n'hésitez pas si c'est un domaine qui vous plaît !


 

Fanny Jourdan

Doctorante ANITI (Institut d'intelligence artificielle de Toulouse)

Depuis enfant j’ai toujours été très douée en mathématiques, j’ai donc trouvé ça logique de me diriger vers une classe prépa après le lycée. C’est là bas où j’ai pu découvrir les « vrais » maths et où j’ai vraiment commencé à m’amuser. Ensuite j’ai passé chaque année universitaire à me spécialiser davantage pour arriver à l’IA assez naturellement.

Mon doctorat porte sur l’étude des biais sexistes dans les algorithmes de Natural Language Processing (algorithmes qui traitent le texte). À travers ce sujet j’ai la chance de pouvoir mettre mes compétences scientifiques dans une cause sociale qui me tient à cœur. Si je peux rendre les algorithmes - qui sont utilisés par des millions de personnes tous les jours - moins discriminants, j'espère avoir un vrai impact sur la vie des utilisateurs.

 De se lancer sans avoir peur d’être « bloquées » dans une voie. Les sciences sont si larges qu’elles trouveront forcément un domaine qui leur plaira. Il y a aussi beaucoup de passerelles entre les maths, l’informatique, la physique etc. Donc ne surtout pas se limiter avec des réflexions du style « et si ça ne me plait pas finalement ? » ou « et si je n’y arrivais pas ? » car si ça arrive c’est OK et ça ne veut pas dire que le temps passé à essayer sera perdu.


Nathalie Vergnolle

Directrice de recherche Inserm, DU UMR IRSD Toulouse, santé digestive-organoïdes, porteuse Défi clé CeBBOc - Cell Based Biotherapies Occitanie, partie prenante dans les projets qui en découlent.

Les sciences étaient simplement les matières qui m’amusaient le plus à l’école et pour lesquelles je sentais que j’avais le plus d’appétence et le plus de facilité.

Je pense apporter une certaine créativité, mais aussi une énergie et un enthousiasme importants au travail en équipe. À la société, j’essaie d’apporter une contribution pour mieux vivre en bonne santé.

Qu’elles cherchent à faire ce qui leur plaît et qu’elles n’aient pas peur d’aller chercher et de solliciter les conditions nécessaires à la réalisation de leurs projets….


Amélie Gonçalves

Ingénieure de recherche - INRAE - UMR AGIR (Equipe Odycée), porteuse d'un des projets financés par le Défi clé OCTAAVE et impliquée également dans le Défi clé Circulades *

Un peu naïvement sans doute, pour développer ma compréhension du monde qui nous entoure et de sa complexité. C’est ce qui a guidé mon parcours de formation et guide mes recherches aujourd’hui. Mais aussi parce que faire de la recherche est passionnant et particulièrement stimulant.

Il faut garder à l’esprit que la science est le fruit d’un travail collectif qui se fait de moins en moins entre seul.e.s scientifiques. Ma contribution à cette entreprise collective est la production de connaissances et d’outils aidant à comprendre les ressorts des profonds changements en agriculture observés aujourd’hui.

Les femmes s’engageant dans les sciences aujourd’hui ou souhaitant le faire me semblent très déterminées et avoir peu besoin de conseils. Je crois que l’enjeu est désormais de mieux prendre en compte ce qu’elles nous disent de leurs aspirations et de leur vision de la manière de faire science.


Valérie Planat-Benard

Maître de conférence à l'Université Toulouse III - Paul Sabatier, UMR RESTOME Toulouse, Biothérapies, porteuse projet Compétence et Métiers d'Avenir Bio'Occ en Biothérapies-Bioproduction

La démarche scientifique a pour moteur la curiosité : poser des questions pour chercher à comprendre, améliorer les connaissances et chaque réponse amène de nouvelles questions. Les acquis ne sont jamais définitifs, ce qui est stimulant intellectuellement. La multiplicité des démarches expérimentales est aussi stimulante, savoir considérer la complexité du vivant au travers de lois parfois simples et ne pas se satisfaire des acquis est important pour appréhender chaque nouvelle observation scientifique sans (trop) d’a priori, pour ouvrir les champs des possibles et des hypothèses à explorer.

Des avancées scientifiques mêmes modestes avec des perspectives d’application chez l’homme puisque je suis impliquée dans des thématiques de médecine régénératrice et thérapies innovantes / biothérapies Une vision : contribuer à faire évoluer certains concepts Une transmission : un réseau d’échanges dans une communauté scientifique internationale, transmission connaissances via la formation universitaire auprès des étudiants, transmission compétences au quotidien au labo, transmission d’expérience (longue maintenant !) aux jeunes, une mission de relais

Avancer en tant que scientifique ; la reconnaissance de ses pairs viendra des résultats acquis, du travail fourni, fille ou garçon ! Donc motivation, passion, rigueur, investissement personnel sont importants. La reconnaissance institutionnelle est encore compliquée parfois, pour parler d’un système parfaitement égalitaire, mais les femmes sont bien présentes, considérées, et entendues… Il reste bien sûr des choses à améliorer encore !


Sabrina Labbé

Professeure des universités en sciences de l'éducation et de la formation de l'Université Toulouse - Jean Jaurès, co-responsable de la recherche « interne » du PIA 3 - ACORDA (porté par l'Université de Toulouse).

Petite j’étais très attirée par les sciences, notamment la géologie, je collectionnais les pierres, lisais des ouvrages qui m’ont amenée peu à peu à me sensibiliser à la physique. Mais mon orientation ne m’a pas permis d’aller en terminale C ou D (à l’époque). Ça a été la cause d’un grand sentiment d’injustice et d’une grande tristesse. Puis j’ai découvert les Sciences Humaines, la révélation, je me suis plongée avec une passion dévorante dans la lecture d’articles scientifiques qui m’apprenaient sur moi et surtout sur les étrangetés de l’être humain.

Une petite lueur positive dans un monde fataliste, un côté un peu militant pour éviter à la société de prendre de mauvais chemins et une place pour tout le monde quel que soit son genre, ses origines ethniques et sociales dans un espace démocratique. Mon engagement éthique est, je pense, un marqueur de professionnalisme pour notre discipline et je souhaite le transmettre le plus largement possible.

De n’écouter que leurs choix, de croire en elles, de lutter contre les déterminismes cités plus hauts et de casser le phénomène d’auto-censure qui nous empêchent bien trop souvent d’aller au bout de nos rêves.


Émilie Mauduit

Doctorante au Centre de recherches sur la cognition animale (CRCA-CBI), Université Toulouse III – Paul Sabatier, Premier prix du Jury de la finale régionale de "Ma thèse en 180 secondes 2022" de Toulouse 

J’ai choisi de m’orienter vers la science car j’ai toujours été de nature très curieuse. Lorsque certains s’extasient devant des faits ou événements, je fais toujours partie de ces personnes derrière qui se demandent comment telle chose fonctionne et comment c’est possible.

Mes recherches apportent de nouvelles connaissances afin de comprendre et d’identifier les mécanismes mis en jeu au cours de l’évolution. De plus, mon travail permet de mettre en lumière un modèle d’étude assez atypique que sont les araignées, qui souffrent encore beaucoup d’une mauvaise réputation.

De ne surtout ne pas se laisser décourager et de croire en soi. Enfin, « Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles. » Sénèque.


Elizaveta Shashkova

Co-pilote opérationnelle du projet Beyond UNIVERSEH

Pour moi, la science représente la curiosité intrinsèque de l’humanité. Je voulais participer à ce commun effort de comprendre le monde dans lequel on vit et notamment l’Univers. En effet, ce sont les étoiles qui m’ont guidé dans mon parcours, puisque je suis intéressée par l’exploration spatiale.

Je pense que la composante essentielle à tout projet, dont celui de comprendre le monde à travers la science, est la coopération. J’espère donc aider à faire ce lien entre la communauté scientifique, grâce à des qualités de leadership et d’organisation, en plus d’insuffler ma passion pour ce beau projet.

Toutes les opportunités vous sont ouvertes et n’hésitez pas à essayer différentes choses. La science nous accueille les bras ouverts, ainsi que les personnes qui travaillent dedans. Si leur travail vous intéresse, allez leur parler, ils seront toujours heureux d’échanger avec vous.

 


Conscients que l’égalité des genres et la diversité des talents et des perspectives sont des enjeux capitaux pour répondre aux grands défis de notre société, l’Université de Toulouse et ses établissements mettent aussi en œuvre, tout au long de l’année, une série de programmes et d’actions pour renforcer la participation des femmes dans la science et promouvoir les études scientifiques auprès des filles et des jeunes femmes.

 

Sensibiliser, former, accompagner : des dispositifs de l'école primaire au doctorat

De la primaire à l’enseignement supérieur, les élèves et étudiantes peuvent bénéficier de nombreuses actions de sensibilisation à la science ou de promotion des carrières scientifiques. Ces dispositifs ont pour objectif de lutter contre les déterminismes et l'autocensure, et de faciliter la projection des filles et des jeunes femmes vers des études puis des carrières scientifiques.

Découvrez quelques-un de ces dispositifs :
Exploreur
ACORDA
Mentor'IA
Les parcours de la réussite
UNIVERSEH
 

Rééquilibrer la représentation des femmes scientifiques dans l’espace public

Conscients de l'importance des rôles modèles, qui permettent à la fois aux filles de se projeter plus facilement dans les carrières scientifiques et une prise de conscience - par les filles comme par les garçons - des stéréotypes, les établissements et organismes de recherche de l'Université de Toulouse accompagnent les chercheures dans la transmission et le partage de leurs connaissances. De multiples actions de culture scientifique et des formations pour l'ensemble des acteurs de la recherche sont ainsi proposées à la communauté scientifique.
· La Nuit européenne des chercheur·e·s à Toulouse et Albi
En 2022, 187 personnels de recherche dont 57% femmes ont dialogué à Albi et à Toulouse avec 5046 visiteurs.
· Les rencontres Exploreur
· Ma thèse en 180 secondes
Une attention particulière est portée au respect de la parité dans la sélection des candidats en finale régionale mais également dans le jury.
· ANITI
Parce que la lutte contre les stéréotypes de genre est un enjeu majeur dans la construction d'une IA éthique, ANITI mène de nombreuses actions pour contribuer à plus de mixité en IA : événements, actions de sensibilisation et de soutien, mise en réseau, temps d’échanges dédiés aux femmes scientifiques impliquées en IA, que ce soit dans le monde académique ou en entreprise.

Des actions menées par les établissements membres de l’Université de Toulouse

L'IUT Paul Sabatier a développé depuis trois ans « Scientifilles », un projet construit pour les collégiennes de 3e de la région toulousaine.

Toulouse INP ENSEEIHT  a mis en place l’événement Women7 : pour sensibiliser à la culture scientifique, encourager les collégiennes et lycéennes à réfléchir à leurs projets académiques et professionnels et à lever les barrières de l’autocensure en favorisant leur intégration dans des cursus tels que des classes préparatoires scientifiques.

À l'ISAE SUPAERO, le 11 février, 14 collégiennes et 15 lycéennes de Toulouse seront sur le campus dans le cadre du projet « Ça plane pour elles » pour une découverte du planeur, encadrées par 4 étudiant.e.s et trois ateliers seront proposés : simulateur de planeur en partenariat avec l’aérodrome de Graulhet , construction d'une maquette de planeur avec les étudiant.e.s et découverte du campus.

Deux expositions sont également proposées sur le campus de l’ISAE - SUPAERO :

  • l'exposition Effet Matilda, sur les femmes qui ont contribué à des avancées scientifiques qui ont profondément marqué le 20e siècle.
  • l'exposition Post’her : conduit par les équipes d’OSE (dispositif d’égalité des chances) et de ISAELLES (association ayant comme objectif est de promouvoir les femmes dans les milieux scientifiques), et en partenariat avec neuf établissements scolaires, l’exposition Post'Her met en avant la valorisation de femmes scientifiques sur Wikipédia et la création d'affiches issue des portraits réalisés par les élèves de la Cordée de la réussite.

Les membres de la région Occitanie Ouest de Femmes & Sciences en partenariat avec l’Université Toulouse III - Paul Sabatier proposent en ce début d’année une déambulation scientifique, une visite guidée dans les rues proches de la bibliothèque universitaire qui portent le nom de femmes scientifiques. Leur rendre hommage c’est aussi l’occasion de parler de la place des femmes dans la science d’hier et d’aujourd’hui, et de découvrir plusieurs centres de recherche de réputation internationale.

 

 

 

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