L’Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées vient de désigner le lauréat du concours d’architecture pour l’opération de la Maison de la Formation Jacqueline Auriol : c’est le projet du cabinet d’architecture SÉQUENCES (mandataire, associé aux bureaux d’études WSP France, Tisseyre et Associés, F4 Ingénierie et QUADRIM Conseils), qui a été retenu.
Jérôme TERLAUD, architecte, indique :
Le projet que nous avons dessiné se veut clair, limpide dans son fonctionnement, ouvert sur l’extérieur côté piste mais capable de se protéger côté rocade, reconfigurable à l’envie pour une vraie durabilité et, enfin, sachant trouver sa juste place, à côté du bâtiment B612, imposant par sa masse construite et son échelle.
Le projet présenté par le Cabinet SÉQUENCES :
Les différentes entités fonctionnelles ont été regroupées en trois typologies :
- Le grand Vestibule, qui regroupe tous les lieux ouverts au public, tournés vers la ville, offerts à la vue comme un symbole de la technicité et de la performance des matières étudiées : La Halle Aéronautique et le Hall en constituent la base, auquel ont été adjointes les circulations autour des espaces de conférences. Traité en parfaite continuité du hall pour l’organisation de grandes manifestations (colloques…), le Foyer des élèves est largement ouvert sur une haute serre qui en constitue une prolongation naturelle. Tous ces espaces continus se logent dans le socle imposé par la ZAC, haut volume transparent ouvert sur les pistes.
- Le grand Atelier : regroupant tous les enseignements technologiques sous une seule et même toiture constituée d’une succession de sheds de grande portée, sans aucun point porteur intermédiaire, cet espace constitue un ensemble ouvert, reconfigurable à l’envie par une innervation technique systématique et parfaitement tramée. L’idée est bien d’offrir ici une parfaite flexibilité et d’abriter tous les ateliers (fabrication, chaîne numérique et locaux d’accompagnement), la plateforme composite et le pôle technique.
- L’École : elle regroupe tous les locaux pédagogiques, les laboratoires, les salles de tâches assistées par ordinateur et l’ensemble tertiaire de l’administration. Conçue comme un ensemble cohérent et modulable qui prend place délicatement sur le socle, sur quatre niveaux, elle s’organise autour d’une double circulation qui borde sur chaque façade des salles d’enseignement, toutes totalement flexibles, et au centre, les espaces servants, sanitaires, escaliers, ascenseurs… Cette épaisseur promet d’offrir, au fil des niveaux, des dilatations formant des espaces de rencontre, facilitant les flux, des vides d’un niveau sur l’autre pour un ensemble harmonieux et ouvert, des terrasses en creux qui amènent à chaque niveau de la lumière naturelle dans ces circulations et des espaces extérieurs de partage et convivialité.
Ces trois entités qui s’imbriquent ensemble avec finesse dessinent un volume épuré, posé sur son socle de verre, et qui s’habille d’une façade métallique englobant l’ensemble pour en dessiner l’unité recherchée. Cet épiderme se perfore, se martèle, s’emboutit suivant un motif répétitif qui joue avec la lumière, dessinant ainsi comme un tableau « pixélisé » qui offre différentes échelles de lecture : la silhouette du bâtiment d’abord, visible de loin, exprime sa présence, sa juste échelle à côté du B612 ; les panneaux, que l’on découvre ensuite ponctués par les joints creux qui les enserrent, retrouvant ainsi l’échelle de ceux du bâtiment voisin, les perforations et les dessins emboutis qui dessinent comme un ensemble de pixels jouant ainsi sur l’échelle de l’ensemble.
Perspective jardin © Séquences
Enfin, la présence forte, généreuse, de la végétation sur les toitures et les terrasses ponctue les bâtiments d’autant d’éléments singuliers, surprenants, qui interrogent, poussent à en savoir plus :
- le jardin planté en interface avec B612 et la terrasse du restaurant qui le prolonge,
- la serre des étudiants, espace tempéré ouvert toute l’année devant le foyer dont il masque un peu la vue directe,
- les terrasses qui dessinent des creux habillés de bois sur la façade Nord Est et l’animent ainsi d’un jeu d’ombre et de profondeur, offrant aux utilisateurs un espace extérieur aéré aussi propice aux échanges qu’à un resourcement intellectuel.
- le parking qui se plante d’arbres de haute tige taillés pour une continuité végétale et offre un premier plan côté Rocade, filtre et signal végétal qui dessine un bâtiment singulier au toit végétal.
À la flexibilité maximale offerte s’adjoint un fonctionnement sans faille, au Vestibule largement ouvert sur la piste répond le haut volume de l’école, à la rigueur du volume répond l’aspect vivant de la façade et la poésie surprenante de la végétation qui la ponctue…
la Maison de la Formation Jacqueline Auriol se veut un projet équilibré, technique, vecteur de performance et d’un futur ouvert et souriant !